Chapitre 7


Il faisait chaud ce soir à la Taverne. Cristina s'était installée à une table assez près de l'entrée, de manière à ce que Hooper ne puisse pas la rater. Elle était arrivée plus tôt que prévu finalement. Ils s’étaient dits vingt et une heure mais elle s'était pointée à vingt heure quarante-cinq, après avoir eu le temps de repasser chez elle pour se changer. Au moins, la musique était bonne, ce qui n'était pas le cas tous les jours dans ce lieu qui était géré par une bande d'amis, mais qui n'avaient pas tous les mêmes goûts musicaux. Ce soir, c'était celui qui aimait Beach House et Yo La Tengo. Ça faisait du bien d'entendre ces groupes en dehors de chez soi... La Taverne était un peu plus qu'un bar, presque une trattoria, on pouvait y grignoter des petites choses pour accompagner la bière. L'ambiance était feutrée, surtout en hiver. Les luminaires fournissaient un éclairage dans les tons orangés qui étaient propices à la discussion.
Moins cinq, Hooper franchit la double porte. Elle n'eut même pas besoin de lever la main pour se signaler, Tom Hooper la vit tout de suite et se dirigea vers elle pour prendre place nonchalamment en face d'elle.
— Bonsoir Mademoiselle Voldoni.
— Bonsoir agent Hooper... Comment allez-vous ?
— Moi ? Bien, je vais bien merci... Je ne vous ai pas vue ce matin au Centre, vous êtes partie tôt ?
— Oui, on est allé à la grotte dès 8h30... On avait pas mal de choses à voir aujourd'hui. C'était encore une longue journée...
— Et bien, de notre côté nous sommes allé en inspection dans le tunnel, aux alentours du sas d'entrée, vous savez... Nous avons recherché des traces éventuelles de véhicules peu communs.
— Des véhicules peu communs ? De quoi parlez-vous ? demanda Cristina. Et au fait, je vous invite, vous prenez quoi ? Je vous conseille la bière locale, la meilleure d'Italie!
— Vous ne me laissez pas trop le choix on dirait... Bon, ça tombe plutôt bien, je voulais commencer par ça... souria-t-il. Eh bien, voyez-vous, un véhicule peu commun aux abords du laboratoire souterrain, ça serait par exemple une moto ou un scooter...
— Une moto ou un scooter ?...
— Tiens, vous qui travaillez ici depuis de nombreuses années, avez-vous déjà vu quelqu'un venir à la grotte en moto ?
Cristina fit travailler sa mémoire durant quelques secondes durant lesquelles elle leva la tête au plafond, puis répondit à Hooper :
— Jamais! Non... Je n'ai jamais vu une seule fois une moto garée sur le parking du labo dans le tunnel. Mais vous avez trouvé une piste avec un motard ? demanda-t-elle, très intéressée.
— Cela aurait pu être une piste. Oui, j'ai dit "aurait pu", parce que nous n'avons trouvé absolument aucune trace de deux-roues aux abords du laboratoire... Vous vouliez me voir pour parler d'un point particulier ?
— En fait, oui... Je vous ai mis sur la piste de Paolo Pascali, mais je ne suis pas sûre du tout que ce soit une bonne idée....
— Et pourquoi donc ?
— Parce que je ne vois pas pourquoi il aurait fait ça, et surtout je ne l'imagine pas du tout commettre un tel crime!
— Mais qui vous dit que c'est lui qui l'aurait fait ? rétorqua très vite Hooper.
— Mais...
Hooper poursuivit.
— Je l'imagine plutôt comme un complice, voire un complice malgré lui, vous voyez... Il pourrait pourquoi pas avoir été manipulé. Vous savez, j'ai réécouté son audition hier. Je dois dire que son attitude ne me convainc pas du tout. Je crois qu'il cache certaines choses.
Cristina écoutait Hooper en hochant la tête. Ce dernier s'arrêta net lorsque le serveur arriva avec les bières qui semblaient suffisamment froides pour rafraichir leurs gosiers.
— Par exemple, il insinuait que l'origine accidentelle était tout à fait plausible... Au moment des premières auditions, on n'avait pas encore le résultat de l'autopsie...
— Peut-être, mais... pourquoi y aurait-il eu un complice forcément ? renchérit Cristina, alors qu'on entendait maintenant une reprise de The Cure par Yo La Tengo, que Tom Hooper semblait particulièrement apprécier vu son œil brillant et un sourire malicieux.
Cristina s'arrêta puis demanda à l'agent :
— Vous aimez Cure ou bien Yo La Tengo ?
Tom Hooper fut surpris par cette question. Il répondit sous la forme d'une question :
— Et vous ? Vous connaissez la version originale de cette chanson ? Ça date du milieu des années 1980, dans ses eaux là... Vous ne deviez pas encore être née...
— Mais pas du tout ! C'est sur l'album Wish, 1992 ! J'avais 7 ans!..
— Et vous écoutiez the Cure à sept ans ? s'amusa Tom Hooper.
— Non, bien sûr, je les ai découvert un peu plus tard, mais Yo La Tengo, je les écoute depuis que j'ai 16 ans, depuis quoi... 1997 avec "I Can Hear The Heart Beating as One"...
— Et bien moi non plus je ne connaissais que très mal the Cure avant d'entendre la fameuse reprise de Dinosaur Jr…
« Just like Heaven »?
— Bien sûr ! Parce qu’il y en une autre ? répondit Tom Hooper en riant, puis il poursuivit :
Et Yo La Tengo, pour tout dire, je les ai vus à Hoboken au Maxwell's en 1990. J'ai l'air d'un vétéran maintenant, c'est malin... Mais je les adore toujours, ils sont incroyables sur scène...
Cristina était encore plus intriguée par Hooper. Un agent du FBI fana d'indie rock, ça ne devait tout de même pas courir beaucoup les rues. Elle avait envie d'en savoir plus sur cet homme à la petite quarantaine. Elle essayait de calculer quel âge il pouvait avoir exactement. S’il avait été à un concert en 1990, il devait avoir au moins 21 ans à cette date-là, puisque c'était l'âge minimal dans la plupart des salles de concert aux Etats-Unis, donc ça lui ferait 46 ans. Pourtant il faisait facilement cinq ans de moins. Elle lança :
— Vous aviez quel âge à ce premier concert de Yo La Tengo ?
— Oh... j'avais seulement 16 ans, aussi... J’étais jeune mais ’ai pu y aller parce que c'était un ami de mon oncle qui gérait le Maxwell's, c'était cool...
— Ah, ouais... j'imagine…, répondit Cristina qui n'avait pas trouvé de meilleure réponse. Elle connaissait maintenant son âge et se félicitait de la justesse de son estimation. Après quelques secondes de silence où ils écoutaient tous les deux la musique, Cristina reprit où ils en étaient restés :
— Pour en revenir à l'enquête, ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi il faudrait forcément un complice ?
Tom Hooper reprit un visage et un ton sérieux.
— Bon..., alors, il y a une chose que je ne vous ai pas dite. Le 24 février, en tout 42 personnes que nous avons identifiées sont venues travailler au laboratoire, dont vous, mais il y a eu 43 passages entrants. Et 42 sortants... Vous comprenez bien que Matthew Donnelly n'a pas badgé en sortant, donc cela veut dire que quelqu'un a pénétré dans le laboratoire ce jour-là, et en est ressorti, muni d'un badge en bonne et due forme. Comme je vous l'avais expliqué, la base de données a été trafiquée pour qu'on ne puisse voir ni les heures ni les identifiants des personnes. Il ne fallait donc pas que l'on sache qui était entré dans le laboratoire en cachette ni à quel moment de la journée... Ça vous fait penser à quoi ?
Cristina se sentit soudain investie d'une mission d'assistante à agent du FBI fan de Yo La Tengo. Un frisson lui parcourut la colonne vertébrale. Tom Hooper la prenait à partie pour qu'elle lui donne des idées. Elle n'avait même pas eu besoin d'exprimer sa demande, il l'avait devancée. La grande brune essayait de masquer sa joie face à cette question et fit marcher ses neurones à 200% pour sortir la réponse la plus pertinente qu'elle n'ait jamais formulée de toute sa vie. Elle réfléchit en décomposant le problème comme dans une démarche purement scientifique. Cela lui prit seulement 7 secondes mais lui parut durer une éternité. Enfin, elle sauta vers l'inconnu.
  — Euh... Deux choses.... D'abord, le brouillage des identifiants : ça veut dire que celui qui est entré avait le badge valide de quelqu'un qui est actuellement ici au Gran Sasso, parce que s'il avait utilisé le badge de quelqu'un qui est absent en ce moment, il n'aurait pas eu besoin de s'embêter à trifouiller la base de données... Ensuite, les heures... Là, c'est un peu plus sioux...
— Un peu plus quoi ? la coupa Tom Hooper qui l'écoutait très attentivement
— euh, sioux... complexe !.. C'est une expression...  Bref, ça veut dire que si on avait vu les heures de passage, ça aurait paru louche, c'est ça !...
Tom Hooper la regardait parler en réfléchissant, son regard partant au loin. Elle continuait.
— Alors pourquoi ça aurait paru louche ?.. Sa bouche semblait directement câblée à son cortex néo-frontal. Pourquoi ?... Et oui, je sais ! Et oui ! s'exclama Cristina
— Ah oui ? demanda Hooper sur un ton dubitatif en posant son verre.
— Mais oui!...
— Oui ? Alors ? commençait à s'impatienter l'agent.
— Et bien, c'est simple : si le coupable ne veut pas qu'on puisse voir l'heure de passage et l'identifiant, c'est parce que c'est le même badge qui est passé deux fois en entrant puis en sortant! Cristina semblait exulter.
Hopper la regardait sans comprendre son raisonnement.
— Mais si! C'est évident! Il n'y aurait aucune raison de vouloir masquer et l'identifiant et l'heure. Voilà : C'est impossible que la même personne entre deux fois sans ressortir, on est d'accord, il faut forcément sortir pour entrer à nouveau. Mais si on veut faire entrer un intrus, il suffit d'entrer en badgeant normalement, mais avant de fermer la porte derrière soi de jeter le badge à l'extérieur. Ensuite, le complice peut arriver discrètement quelques minutes après, récupérer le badge puis entrer à son tour. Il faut ensuite faire la même chose en sortant, dans l'autre sens... Cela veut dire que si c'est Pascali qui a fait ça, il aurait dû arriver seul le matin, pour jeter son badge sans être vu...
— Ouah. Très intéressant, ce scénario, fit Hooper visiblement impressionné par la déduction de la jeune chercheuse. Il faut que l'on vérifie tout de suite si Pascali est allé au laboratoire seul ce matin-là. Mais on peut aussi imaginer que le complice badge normalement mais est accompagné par l'intrus et le fait passer en même temps que lui, il n'y a pas de tourniquet à l'entrée du labo, non ?
— Oui, c'est exact... bien sûr, ça paraît beaucoup plus simple, mais beaucoup moins discret. Imaginez qu'il y a juste quelqu'un de l'autre côté du sas à ce moment-là... Ça ne marche pas.
Puis Hooper poursuivit :
— OK... trop risqué pour le complice. Mais votre solution est aussi risquée pour l'intrus... Soit... Et puis je me dis que Pascali faisait partie des sept chercheurs qui étaient là au moment du drame. Donc, si je suis votre raisonnement, il ne devait pas être en possession de son badge d'accès durant toute la journée, puisque c'est l'intrus qui devait l'avoir et qui aurait dû le laisser non loin de la porte de sortie après le meurtre, en s'enfuyant...
— C'est logique... Mais ça va plus loin : si mon idée est correcte, le complice est forcément l'un des sept qui étaient là le soir, Pascali ou un autre... Ça restreint en tous cas pas mal les possibilités. Ma théorie est donc testable expérimentalement ! sourit Cristina. Ça devrait être vérifiable, non ?

***

Une enquête de police, c'est un peu comme une étude scientifique. On a des indices, on connaît comment fonctionnent certaines personnes, on met les observations en face des théories et on déduit des preuves, qui permettent de conforter le modèle qu'on construit, qui sert à trouver d'autres preuves. La démarche est très similaire.
Tom Hooper expliquait à Cristina comment il était devenu policier. Il lui avoua un secret qu'il ne révélait pas souvent, mais il voyait comment Cristina prenait à cœur cette enquête et il se revoyait quinze ans plus tôt. Elle lui inspirait confiance. Il se livra. Il avait été chercheur lui aussi. Il était tombé dans la physique tout petit. Personne ne l'avait incité outre mesure à s'intéresser à la science, c'était venu tout seul, comme ça, Tom était d'un naturel curieux et s'était intéressé au fonctionnement des choses et du monde par lui-même. Alors que ces petits camarades jouaient au base-ball, lui allait s'enfermer dans sa chambre avec des livres. C'est au lycée qu'il avait décidé d'en faire son métier. Il s'était passionné pour l'histoire des rayons cosmiques, et depuis qu'il avait appris ce qu'étaient réellement les rayons cosmiques, pas ceux qui arrivaient jusqu'au sol, mais les particules primaires, qui produisaient au final ces grandes gerbes de muons, il avait voulu participer à leur étude approfondie. C'étaient des noyaux d'atomes à très haute énergie, principalement des protons, mais pas uniquement, il y avait aussi des noyaux plus lourds. Certains d'entre eux étaient directement issus de l'explosion d'étoiles en supernovas. C'était fascinant. Hooper avait rejoint l'Université de Chicago au début des années 1990 et s'était très vite distingué par ses capacités. C'est à cette époque-là que l'un de ses professeurs qui participait à une expérience de détection de rayons cosmiques dans le désert de l'Utah, avait été mis sur le devant de la scène après avoir publié la découverte de la particule la plus énergétique jamais détectée, et qui avait été dénommé la particule "Oh my God!", tout un programme... Tom voulait ressembler à son professeur, faire de la recherche tout en restant cool.
Après son master de sciences, il avait poursuivi son rêve en intégrant une équipe de recherche de l'université de Harvard qui développait un détecteur géant de rayons cosmiques au sein d'une grande collaboration internationale. Le détecteur, un véritable observatoire à lui tout seul, était installé dans la Pampa argentine. Il devait détecter les gerbes de particules que produisaient les rayons cosmiques les plus énergétiques. Au niveau du sol il n'y avait pas que des muons, mais il y avait aussi des électrons et des particules plus lourdes comme des neutrons et même des protons. C'étaient toutes ces particules que les détecteurs de l'Observatoire Auger pouvaient détecter.
Tom Hooper avait soutenu sa thèse la veille d'un jour mémorable, le 10 septembre 2001, quand l'Amérique vivait son dernier jour d'innocence. Il avait ensuite enchainé son travail de recherche doctoral avec un poste d'attaché de recherche, ce qu'on appelle un post-doc, à l'Université de Berkeley, où il avait rejoint une jeune équipe qui participait à la construction d'un nouveau type de télescope à rayons cosmiques. Il ne s'agissait plus d'exploiter l'effet Cherenkov dans l'eau comme avec les détecteurs argentins de l'observatoire Auger, mais le même effet Cherenkov dans l'air lui-même. C'étaient surtout des photons gamma ultra-énergétiques qui produisaient au final des gerbes de particules secondaires chargées qui étaient plus rapides que la lumière dans l'air et produisaient alors cette faible lumière si caractéristique découverte par Pavel Cherenkov à la fin des années 1930, qui lui permit d'obtenir le prix Nobel en 1958.
  La vie de Tom Hooper qui semblait si bien réglée, avec une carrière toute tracée devant lui, avait basculée pourtant brutalement deux ans après son arrivée en Californie. Il était dans son bureau de l'université de Berkeley quand il reçut le coup de fil. Son frère Paul venait d'être assassiné sauvagement dans une petite ville du Texas non loin de Houston. Tom avait décidé du jour au lendemain de quitter son petit confort pour aider la police à trouver l'assassin de son petit frère d'un an son cadet. A aucun moment il n'avait pensé faire justice lui-même, il faisait confiance aux autorités, mais il ne pouvait pas imaginer rester passif dans l'enquête qui avait débuté. Pour Paul, il devait agir.
Tom avait quitté son poste à l'Université de Berkeley pour aller s'installer au Texas, au plus près de là où se déroulait l'enquête. Il s'était d'emblée présenté à la police pour proposer ses services. Le responsable de l'enquête l'avait d'abord renvoyé chez lui, on ne pouvait pas accepter l'aide d'une personne de la famille d'une victime. La police savait faire son travail, les inspecteurs étaient des professionnels. Mais l'enquête était très compliquée, cet assassinat ne correspondait à rien de connu. La victime n'avait aucuns antécédents et n'avait rien à se reprocher. Aucun mobile n'avait pu être identifié. La police du Texas était dans une impasse, sans le moindre petit indice qui aurait pu fournir une piste. Tom se désespérait de ne rien voir évoluer. Il avait alors commencé à chercher des éléments à partir de l'histoire et de l'environnement proche de son frère, en reconstruisant tout ce qui avait pu se passer durant la semaine précédant ce jour terrible. Il avait commencé ses démarches sans rien dire aux autorités, bien évidemment. Et à force de recherches en essayant de suivre un protocole cartésien du même type que ceux qu'il avait pris l'habitude de développer dans son activité professionnelle, et qui n'étaient probablement pas les mêmes que ceux employés par la police du Texas, Tom avait fini par trouver un indice crucial. Et c'est à partir de cet indice, une simple note griffonnée par son frère mentionnant une adresse, laissée dans un tiroir chez une cousine chez qui il se rendait souvent, que Tom avait réussi à démêler la pelote. Il avait réussi à identifier le coupable potentiel alors que la police n'en était encore qu'à essayer de trouver des indices probants. Une fois que Tom avait convergé vers une piste plus que sérieuse, il avait tout de même demandé à voir les inspecteurs en charge de l'enquête pour leur proposer ses services pour la dixième fois, mais cette fois-ci en apportant l'élément-clé de l'affaire. Quand Tom leur expliqua en long et en large ce qu'il avait fait dans les cinq semaines précédentes, les policiers en restèrent sans voix. Ce type les avait doublés alors qu'il n'avait pas le moindre accès officiel à l'enquête en cours. C'était assez incroyable. Tom avait trouvé non seulement la raison de ce crime odieux mais il avait aussi identifié qui en était responsable. Il ne restait plus qu'à aller le cueillir.
Ces quelques semaines dans la vie de Tom Hooper allaient se révéler déterminantes pour lui. Après cette épreuve et ces moments de frénésie, il ne pouvait plus reprendre son activité de chercheur à Berkeley, ou même ailleurs. Quelque chose s'était brisé en lui. Il avait pensé subitement que l'action d'un policier était bien plus utile à la société que celle d'un chasseur de rayons cosmiques cherchant à comprendre l'Univers. Tom s'était retiré quelques mois pour prendre du recul. Il n'avait désormais pour ainsi dire plus de famille proche. Il n'avait plus que son père qui ne le reconnaissait plus quand il allait le voir à la maison de retraite.
Il avait pris sa décision. Il pouvait entrer dans la police pour mettre à profit ses talents de scientifique. Il existait des sections de police scientifique dans de nombreux états, et les concours d'entrée paraissaient tout à fait accessibles pour quelqu'un de la trempe de Tom, qui avait en plus trouvé une réelle motivation. C'est sur les bords du lac Michigan, à Chicago, que Tom Hooper était devenu l'inspecteur Hooper et avait rejoint la section de la police scientifique de l'Illinois avec pour mission de débusquer la moindre petite preuve par les méthodes scientifiques les plus pointues à disposition des chercheurs. La police scientifique de Chicago était certainement parmi celles les plus efficaces et les mieux équipées de tous les Etats-Unis. Sans la venue du FBI pour le débaucher cinq ans plus tard, Tom Hooper aurait très bien pu finir sa carrière à Chicago, mais cette opportunité pouvait difficilement être refusée.

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